03/10/2023

L’éducation continue à l’adolescence

« Tu as de la chance, tes parents au moins s’inquiètent de toi ! Les miens me laissent me débrouiller pour rentrer », confiait une jeune fille à une amie à la fin d’une soirée, alors que cette dernière s’agaçait de devoir se tenir prête à l’heure prescrite dans la nuit pour qu’un de ses parents la ramène. S’ils gagnent en autonomie, les adolescents n’en ont pas moins besoin des cadres éducatifs de leurs parents et, bien sûr, de leur affection inconditionnelle.

L’adolescent a besoin de se sentir infiniment précieux aux yeux de ses parents

Pendant l’adolescence, l’enfant doit toujours se sentir infiniment précieux aux yeux de ses parents, sans quoi il risque de se sentir abandonné. il n’est pas encore mature, même s’il exerce son autonomie sur bien des plans et s’il faut respecter son jardin secret. « Les différents étages du cerveau ne se développent pas en même temps », précise J.L. Martinot pédopsychiatre, « les zones plus élaborées qui servent un peu de tour de contrôle s’étoffent plus tardivement, cela explique les attitudes paradoxales de l’adolescent ». cela peut être une période de vulnérabilité du fait des changements pubertaires du corps accompagnés d’un questionnement sur l’identité et le sens de la vie.

La « déconstruction » des repères dans la société ne l’aide pas vraiment.

La « déconstruction » des repères dans la société ne l’aide pas vraiment. il a encore besoin de protection, y compris vis à vis de lui-même. « Un adolescent de 16-17 ans peut être intellectuellement très brillant, donnant l’impression qu’il est déjà adulte. Alors que les structures inhibant les com- portements les plus impulsifs, régulant les émotions, anticipant les conséquences de ses actes ont une maturation plus tar- dive. On ne peut attendre d’un jeune qu’il se comporte comme un adulte. », observe David Gourion, psychiatre.

Une attitude parentale chaleureuse et soutenante a une influence positive sur son développement.

Mais l’adulte doit continuer à poser un cadre après explication, et le rappeler au besoin, exerçant une juste autorité et non de l’autoritarisme. Attention à la rigidité morale, au déni – « ça n’arrivera pas chez nous » – ou à la surprotection. Entretenons le dialogue quitte à interpeller nos adolescents pour qu’ils écoutent et s’expriment à leur tour : on connaît des « mutiques », mais ne laissons pas un jeune souffrir trop durement de solitude. de rudes moments peuvent être vécus, sans tolérer le manque de respect mais l’adolescent doit pouvoir compter sur ses parents, et simultanément avoir leur confiance.

L’importance du rôle du père pour “défusionner” l’enfant de la mère

Le père a un rôle important : de nouveau il dé-fusionne de la mère et apporte son aide pour « quitter le nid ». D’autres lieux que la famille et l’école sont nécessaires. Pour l’adolescent, c’est l’apprentis- sage du monde extérieur avec le regard d’autres adultes pouvant relayer les parents et de ses pairs l’aidant à se situer, se connaître, prendre de l’assurance et vivre la rencontre. Il y aura des maladresses, et des pardons à donner ou à demander. Mais, affirme le pape François, « il y a des erreurs que seuls les parents sont autorisés à faire, parce qu’ils peuvent les compenser d’une manière qui n’est possible à personne d’autre ».

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