29/06/2021

Bioéthique : déclin de la clairvoyance et triomphe de l’individualisme

Après trois années, à tenter de convaincre de ce qui fait la dignité de la procréation humaine, la loi de bioéthique a été votée, illustration du déclin de la clairvoyance, emportée par la logique individualiste.

Seules, ou avec leurs amis de Marchons Enfants !, les Associations Familiales Catholiques ont participé aux États Généraux de la Bioéthique, manifesté, pétitionné, prié, interpellé, publié, répondu à des interviews; elles ont rencontré, remis des médailles et adressé des cartes postales aux parlementaires. Elles ont, de multiples manières, tenté de réveiller la conscience des promoteurs de ce texte, mais rien n’a pu briser le dialogue de sourds qui s’est instauré au fil des années.

Vision utilitariste de la personne humaine

En 2018, la consultation du Comité Consultatif National d’Éthique, “Quel monde voulons-nous pour demain” était pleine de promesses et nous y avons participé avec enthousiasme. Mais quelle illusion ! Ses résultats ont été occultés et les multiples auditions auxquelles nous avons été conviés n’ont été que des jeux de rôle. Ces trois années se résument en une course en avant de la majorité présidentielle pour faire passer en force son texte, au nom d’un progressisme illusoire, du droit revendiqué d’une minorité, d’une soi-disant promesse de campagne, et d’un gain politique facile et opportuniste.

Nous perdons aujourd’hui l’opportunité de “faire nation” autour de la dignité et de l’intégrité humaines. Quand la représentation parlementaire piétine à ce point la diversité des opinions sur un sujet si structurant, elle concourt à la fragmentation du pays et au rejet de la chose politique. Malgré l’opposition ferme du Sénat, une majorité de députés a fait triompher une vision utilitariste de la personne humaine.  Un paradoxe quand on considère aussi ce que nous avons vécu collectivement durant cette période : crise des Gilets Jaunes et pandémie qui nous ont mis devant les yeux la réalité d’une nation fragmentée, ayant un besoin vital de lien social.

Une question sans réponse

“Quel monde voulons-nous pour demain ?” La question reste sans réponse. Pour nous, Associations Familiales Catholiques, le monde auquel nous aspirons doit reposer sur des principes simples et très largement partagés : la primauté du bien commun, la solidarité, la dignité inaliénable de la personne, l’attention prioritaire aux plus fragiles et aux plus pauvres, la subsidiarité, la promotion de la famille, cellule fondamentale de la société.

Après s’être engagées résolument et avec conviction dans le débat bioéthique, les AFC achèvent cette séquence consternées mais combatives. L’idéologie libertaire du désir, aussi ancrée soit-elle, n’est pas une fatalité. Les échéances électorales de 2022 seront à nouveau une occasion de nous élever à la hauteur de ces enjeux de société.

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