04/05/2021

La famille, un sujet politique à porter (RCF)

La famille s’efface peu à peu dans le discours politique. Cette disparition tend à amoindrir les politiques publiques qui concernent la famille.

Chronique des AFC sur RCF le mardi 4 mai

L’absence de la famille dans les discours

La famille est une notion tellement implicite que les politiques n’en parlent presque pas. Je note par exemple qu’à propos de l’épidémie, le chef de l’État a surtout parlé des “proches”, plutôt que d’utiliser le mot de “famille”. En particulier, dans son discours du 16 mars 2020, il a prononcé cette périphrase surprenante : “En restant chez vous, occupez vous des proches qui sont dans votre maison”.

C’est d’autant plus étonnant qu’il s’agit de la valeur n°1 des Français et même des Européens, plébiscitée sondage après sondage. 79 % des Français vivent en famille, d’après les chiffres de l’UNAF, ce n’est pas rien !

Il y a eu une privatisation de la famille qui a été exfiltrée du domaine public : puisque sa définition et ses contours sont flous, évitons d’en parler et laissons à chacun la responsabilité de nommer ceux qui en font partie. La labilité des familles due au divorce, mais aussi le non mariage et le mariage pour les personnes de même sexe ont flouté la définition traditionnelle de la famille. À tel point que le ministère de la famille est devenu le ministère des familles et de l’enfance. Comme s’il était devenu impossible d’avoir une parole d’ensemble pour la famille tandis que ce serait possible pour l’enfance.

Valeur n°1 des Français

Or, la famille est cet ancrage personnel intime qui conjugue alliance et transmission de la vie et arrime chacun dans la sécurité de liens d’affection et de solidarité. C’est ce qui, de proche en proche permet à la société de se tisser. Nous ne pouvons nous contenter de ce non-dit.

Lorsqu’on n’a plus de mot pour désigner une réalité, celle-ci a du mal à exister. Comment penser et développer des politiques publiques de soutien à la famille en tant qu’institution si celle-ci n’a plus d’existence ? Les politiques sont alors partielles : pour les personnes âgées, pour les 1000 premiers jours de l’enfant, l’État étend son emprise sur les individus à défaut d’avoir une politique familiale d’ensemble qui soutient les familles et qui s’abstient de les déshabiliter de leurs droits et devoirs.

Les élections à venir sont une bonne occasion de renverser cette tendance. Exigeons des candidats qu’ils passent de l’implicite à l’explicite en s’exprimant sur la politique familiale qu’ils comptent mener !

Nous tenons ainsi notre place de corps intermédiaire et contribuons à édifier la société dans le pluralisme du débat public.

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