25/09/2025

Avortement : des chiffres encore en hausse

Une nouvelle étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) informe que le nombre d’avortements en 2024 s’élève à 251 270, soit 7 000 de plus qu’en 2023. Comment analyser ces chiffres ?

La France connaît un paradoxe : en 2024 le désir d’enfant des Français (2,27 enfants par femme) est bien plus élevé que sa réalisation effective (1,62 enfant par femme). La même année les IVG ont augmenté de 3% par rapport à 2023. En parallèle, la natalité continue de s’effriter avec une baisse de 17% des naissances. La solidarité intergénérationnelle, qui constitue la base de notre système social, est donc fragilisée.

 

Pourquoi un tel taux d’avortement ?

Quels sont les facteurs de ces constats qui prolonge la France dans un « hiver démographique » et la menace d’un non-renouvellement de sa population ?

Dans un article publié par Le Figaro, Pascale Morinière, présidente de la Confédération nationale des AFC (CNAFC), souligne que la « baisse du pouvoir d’achat des familles et le contexte de crise actuel diminuent la capacité à accueillir des enfants ». En moyenne les Français ont le sentiment qu’il leur manque 507 euros par mois pour vivre normalement et seulement 18% d’entre eux estiment avoir un pouvoir d’achat élevé. En comparaison, l’Allemagne pratique deux fois moins d’avortements que la France et gagne 7 000 euros de plus par an et par personne.

L’étude publiée par la Drees montre également une augmentation du taux de recours de 2,3 points depuis 2021. À l’exception des moins de 20 ans et des mineurs, toutes les tranches d’âge sont concernées par cette augmentation.  On constate également une modification de la pratique des IVG qui sont désormais à 80% médicamenteuses.

 

Les propositions des AFC

En 1974, lors de son discours pour la légalisation de l’avortement, la ministre de la Santé Simone Veil, déclarait : « l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue. […] aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. »

Dans un communiqué de presse, la CNAFC soutient la lutte contre les facteurs de risque de recourir à l’avortement en cas de grossesse imprévue. Les deux principaux facteurs sont la pauvreté et la déscolarisation. Particulièrement touchés, les départements et régions d’outre-mer, dont Mayotte, comptent 16 370 IVG en 2024.

Afin de répondre aux inquiétudes des mères et de leurs familles, il est essentiel de mettre en place des aides matérielles et financières. La CNAFC soutient la valorisation de l’accouchement sous le secret. Les AFC prônent une vraie politique familiale ambitieuse et pérenne, afin de rendre la liberté aux Français d’avoir le nombre d’enfants qu’ils désirent.

 

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