23/05/2023

L’unité dans la fratrie, mythe ou réalité ?

Les relations entre nos enfants sont souvent tumultueuses. En tant que parents, nous pouvons cependant aider chacun à trouver sa place.

Lorsque nous observons les relations entre nos enfants, ce sont bien souvent leurs disputes qui nous sautent d’abord aux yeux. La Bible elle-même ne fait-elle pas état de la violence des rapports entre les premiers frères de l’humanité, Caïn et Abel ? La jalousie et le sentiment d’injustice sont donc naturels.

Il s’agit alors de dissocier les actes condamnables des émotions légitimes. En bref, si je suis témoin de la violence d’un enfant envers un autre, je dois réprimander le passage à l’acte mais je dois aussi entendre l’émotion qui a déclenché le geste : est-ce un sentiment d’injustice parce que l’un a fait l’effort de respecter une règle et que l’autre l’a piétinée ? Ces questions, loin d’être intrusives, permettent d’aider notre enfant à clarifier ses émotions.

Bien sûr, en période de crise, il faut d’abord ramener le calme et éventuellement s’empresser de séparer les combattants, avant de solliciter leur collaboration pour trouver un compromis qui permette à chacun de se sentir respecté.

Sentiment d’injustice

Quel cadeau faisons-nous à nos enfants quand nous leur permettons de dire : « J’aime mon frère ou ma sœur, mais je trouve ça injuste qu’il réussisse mieux à l’école/soit plus fort à la course/ait une plus belle voix… » ! La liste des récriminations est infinie. Alors, aidons notre enfant dépasser sa rivalité avec son frère ou sa sœur. Au fond, il veut vérifier qu’il est unique et qu’il est aimé pour lui-même. Quelle chance pour ceux qui croient en Dieu, car cet amour inconditionnel pour l’être unique que nous sommes à ses yeux est donné d’emblée !

L’uniformité n’est pas l’unité

Attention donc à ne pas imposer l’uniformité, qui n’est pas du tout l’unité, car nous risquerions de susciter de la rancœur. Accepter la différence semble une bonne façon de créer du lien et de l’empathie.  Reconnaître les qualités de chacun, c’est permettre à chacun d’aider l’autre, de ne pas être enfermé dans des comportements automatiques provoqués par l’attribution d’une place, d’un rôle ou d’une étiquette. « Toi, tu es patiente, donc tu peux aider ta sœur à démêler les cheveux de sa poupée, quel que soit ton âge… Toi tu es plus forte donc tu peux aider à déplacer ce sac de livres… » Reconnaître les qualités de ses enfants et s’appuyer dessus est sans doute aussi un excellent moyen de susciter la collaboration, à condition que cela ne devienne pas une « exploitation » systématique.

En somme, pour créer du lien dans nos fratries, prenons du temps avec chacun de nos enfants.

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