16/02/2023

Repérer et aider son enfant harcelé à l’école

Le harcèlement scolaire est le risque le plus important lié à l’école. Comment détecter, que faire si cela arrive ?

Le harcèlement scolaire est le risque le plus important lié à l’école. Cependant nos enfants n’en parlent pas. Comment détecter, que faire si cela arrive ?

La plupart du temps, l’enfant va se murer dans un silence

Quelques raisons qui expliquent ce silence :

  • Ne pas avoir conscience de ce qui se passe. Certains sont harcelés depuis toujours et ne connaissent que cela. D’autres sentent qu’ils vivent des choses désagréables, mais n’ont pas conscience que c’est anormal.
  • Ne pas en parler, c’est ne pas faire exister. Ils peuvent ainsi se bercer de l’illusion que ça n’arrive pas, et ça les protège psychologiquement.
  • Ils craignent la réaction des parents : une indifférence insupportable ou une implication trop grande…
  • Les adultes ont déjà fait quelque chose qui a fait empirer la situation (et cela inquiète).
  • Ils ont peur que le harceleur ou le reste de la classe se vengent sur eux.
  • Ils craignent les menaces de leurs agresseurs et veulent protéger leur famille et eux-mêmes.
  • Ils pensent qu’ils vont finir par s’en sortir seuls ou que ça va s’arrêter
  • Ils ne voient aucune solution. Inutile de rajouter un stress à leurs parents en parlant.
  • Ils ne veulent pas être traités de « balance » ou « bébé » et que ça leur retombe dessus.
  • Ils ont honte et finissent par penser que ce qui leur arrive est mérité.

Quels signes peuvent alerter ?

Ce qui est compliqué, c’est qu’un enfant harcelé peut avoir un comportement normal et gai à la maison, sans aucun signe visible. Un enfant qui ne l’est pas, peut aussi avoir l’un ou plusieurs des signes ci-dessous…  Ou peut-être distrait, ne pas aimer l’école, aimer se battre. Ou entrer dans l’adolescence et la puberté fait ses effets… Voici des signes fréquents, qui peuvent alerter et devraient mener à une discussion avec son enfant :

  • Les maux de ventre ou de tête. Ou tout problème physique récurrent. En particulier le dimanche soir / lundi matin et à la fin des vacances.
  • La chute des notes. Lente ou rapide.
  • Des changements alimentaires : il mangeait beaucoup et ne mange plus. Ou l’inverse.
  • Le changement de caractère à la maison : un enfant très doux peut devenir violent avec sa famille… ou le contraire.
  • Les changements dans le sommeil : il fait de nombreux cauchemars, des insomnies… ou se réfugie dans le sommeil, ne réussit pas à se réveiller.
  • L’oubli régulier des affaires : de sport pour éviter les vestiaires ; d’habits car abimés ; scolaires car volées ou détériorées.
  • Il rentre souvent couvert de bleus, de bosses ou égratignures.
  • Il refuse absolument de déjeuner à la cantine.
  • Il supplie ses parents de l’accompagner à l’école (alors qu’il était indépendant jusque-là) ou de trouver d’autres chemins pour s’y rendre.
  • Les clés de la voiture ont tendance à disparaitre tous les matins d’école, le bus est systématiquement raté.
  • Il revient de l’école avec une punition pour violence ou « crise » pendant un cours.
  • Un grand nombre de visites à l’infirmerie.
  • N’avoir personne à qui demander pour rattraper les cours.
  • Le refus d’inviter des amis à la maison alors qu’il le faisait avant.

En bref,  tout changement brutal de comportement peut alerter.

Comment réagir si son enfant est harcelé ?

Quand l’on découvre cette situation, le ciel nous tombe sur la tête. On a alors envie d’agir au plus vite, de trouver LA solution qui va faire tout stopper… de contacter l’école ou le harceleur ou ses parents très vite.

Ceci est tout à fait naturel et c’est une mauvaise idée : toute décision prise sous le coup d’une émotion très forte, sans recul, peut faire aggraver les choses.

Le plus raisonnable est d’abord de remercier son enfant pour la confiance qu’il nous fait en nous livrant cette information, en nous parlant.

Lui dire que cette situation est tellement lourde, que vous avez besoin de prendre du recul pour réfléchir – avec lui – et que quoi qu’il se passe, vous ne prendrez pas de décision sans lui en avoir parlé.

Si vous souhaitez que votre enfant se confie, il est nécessaire qu’une relation de confiance se mette en place avec lui. Il doit vous considérer comme son allié.

Il est également important de lui dire qu’il existe des solutions pour que le harcèlement s’arrête.  Quand votre enfant parle, c’est souvent parce qu’il ne trouve aucune autre solution sauf commencer peut-être à penser à des solutions radicales. Il faut donc que vous l’aidiez à maintenir allumée cette petite lumière de l’espoir. C’est le moment de lui rappeler aussi votre amour inconditionnel : vous l’aimez tel qu’il est, 24H sur 24 !

Il existe également des mots qu’il vaut mieux éviter, car ils enferment l’enfant et lui font souvent plus de mal que de bien : « ce n’est pas grave. Ce sont des gamineries. Endurcis-toi. Ignore-les. Pourquoi tu n’en n’as pas parlé avant ? Tu es vraiment une petite nature ! Insulte-les en retour. » Ou tout autre conseil est à proscrire. A la place, il faut écouter et réfléchir ensemble. C’est le plus efficace.

Vous pouvez contacter le 3020 pour le harcèlement, le 3018 pour le cyberharcèlement : des professionnels formés vous aideront ou prendront contact avec l’école. Le site du gouvernement est plein de ressources.

 

Marie-Charlotte CLERF
Auteur de Harcèlement : Quand l’école vire au cauchemar, Editions ANOVI

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