27/05/2020

Aider l’aidant : une nécessité

Rencontre avec Sophie L, aidante professionnelle et proche aidante pour son père, qui reconnaît avoir besoin de plus en plus de soutien.

Témoignage

Sophie s’occupe de son père depuis 2014, année où il a commencé à souffrir de troubles de la mémoire immédiate. Sa femme est toujours présente, mais elle est aussi malade et ne saurait s’occuper de la gestion fi nancière du patrimoine familial. Ancienne chef d’entreprise de service à la personne, Sophie a été jugée la plus apte de la fratrie à prendre le relais : « Au départ, c’était pour prendre soin de ses affaires, mais, progressivement, la dimension humaine a pris le dessus. Mon père est sujet à des crises de panique. Plus le temps passe, plus je dois tout lui expliquer, réexpliquer et surtout m’adapter à son rythme ». Elle se rend chez lui tous les quinze jours, en plus des soirées consacrées à la gestion de ses affaires. L’aspect émotionnel prend de plus en plus de place. Récemment, Sophie a dû faire face, pour la troisième fois consécutive, à une fraude à la carte bleue : « À chaque fois mon père ne se souvient plus et je dois lui réexpliquer pourquoi il est nécessaire de faire une déclaration à la police. Son accord et sa signature me sont nécessaires. Néanmoins la mise sous tutelle est inenvisageable ».

Ecoute, humanité et prévention

Sophie est aussi assistante de vie d’une femme avec qui elle doit faire preuve d’écoute, d’humanité et de prévention : « La faible rémunération révèle un manque de reconnaissance de la profession. Pendant l’épidémie, le personnel soignant a été félicité à juste titre, mais rarement les aidants et proches aidants, également sur le terrain pour rassurer, pallier encore plus que d’habitude la solitude. » Pour ses parents, il a fallu s’organiser pour le quotidien. Sa mère a dû se faire opérer. Comme celle-ci était immobilisée chez elle, Sophie faisait les courses, ce qui pouvait engendrer près de trois heures de déplacement.

Trouver du temps pour une meilleure présence

Le temps lui est précieux. « Je me souviens de mon accident sur une plaque de verglas. Immobilisée sur place, j’ai pu tout gérer au quotidien avec mon père, c’était beaucoup plus simple. » Elle s’accorde deux semaines par an sans contact. Idéalement, elle souhaiterait prendre un mi-temps pour être plus présente, plus sereine. La question d’un aidant professionnel pour ses parents s’est aussi posée. Par manque de temps pour se renseigner sur les droits dont elle dispose, elle n’a pas été informée des récentes évolutions de la loi : elle vient d’apprendre récemment qu’elle pouvait disposer d’un droit au répit.

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