08/06/2021

Les chimères du projet de loi Bioéthique

Le texte présentait à l’Assemblée permettrait de fabriquer des chimères animal-homme qui posent de nombreuses questions éthiques.

Chronique des AFC sur RCF le mardi 8 juin

La question des chimères

La loi de bioéthique est revenue hier à l’Assemblée et vous souhaitez aborder la question des chimères dans ce projet de loi ?

Le texte présenté à l’Assemblée permettrait de fabriquer des chimères animal-homme. Cela consisterait à fabriquer un embryon animal et à y introduire des cellules pluripotentes humaines. Cet embryon chimérique animal-homme pourrait ensuite se développer avec des éléments provenant des deux espèces mais au mépris de tout principe de précaution.

Quelle est l’utilité de cette technique ?

Les explications ont varié dans le temps. Au début de la discussion du projet de loi, il a été dit que cela permettrait de faire fabriquer par les animaux des greffons (de pancréas ou de rein, par exemple) qui pourraient ensuite être réimplantés chez l’homme. Un certain nombre de scientifiques, même parmi les promoteurs de cette disposition, ont reconnu qu’il s’agissait là de science-fiction et qu’il n’y avait aucune chance d’aboutir avant des dizaines d’années.

On avance à présent la possibilité de créer des modèles animaux pour certaines maladies neurodégénératives (Alzheimer ou Parkinson, par exemple) ou surtout la possibilité de mieux comprendre le développement de l’embryon pour améliorer la technique de la PMA elle-même.

Cette technique est pourtant bien au point, non ?

Elle est bien maitrisée mais a de faibles chances de succès. Après 3 cycles de FIV, seulement 1 couple sur 2 repartira avec un enfant. Et au-delà de 40 ans, ces résultats s’effondrent totalement.

D’après un rapport américain récent, le marché de la procréation artificielle représentait 27 milliards de dollars en 2020 et il devrait doubler d’ici 2026. Les enjeux sont donc énormes pour améliorer la rentabilité de la chaine de production artificielle de l’humain. Dans ce processus de fabrication, la technique des chimères fait partie de l’indispensable volet « Recherche et développement ». On comprend mieux la logique interne de ce projet de loi : il donne un cadre légal au juteux business de la procréation industrielle de l’humain. Devant le mariage du savant fou avec le business man friqué, aucune considération éthique ou écologique ne semble tenir !

Nous venons d’offrir à nos députés une médaille avec 2 faces : l’une avec un blâme pour les fabricants de chimères, l’autre avec un hommage aux défenseurs de l’humanité. Nous leur rappelons qu’il est encore temps de choisir de quel côté ils veulent se situer !

Partager cet article
Actualité

Ces articles peuvent vous intéresser

Les chimères, jouets de savants fous
Contre les chimères, demandons leur avis aux Français