10/06/2021

Retour en arrière, obstination et passage en force

L’Assemblée nationale vote en troisième lecture du projet de loi de bioéthique un texte similaire aux deux premières.

Ouverture au business de la procréation

Ce jeudi 10 juin, vers 1h30 du matin, les députés ont adopté en 3ème lecture une version du texte très similaire aux 1ère et 2ème lectures, balayant en trois jours les amendements de sagesse déposés par quelques députés courageux ainsi que les digues mises en place par le Sénat en 2ème lecture, l’hiver dernier.

Pour les Associations Familiales Catholiques, ce texte donne un cadre légal au très lucratif business de la procréation artificielle en mettant la technique au service du marché et non plus de l’humanité. L’éthique a été priée de s’effacer devant le business ; l’écologie de l’Homme n’a pas tenu face au rouleau compresseur progressiste ; le bien des plus faibles – les enfants à naitre – a été foulé aux pieds par les désirs tout-puissants des adultes. Si le critère de détresse psychosociale pour recourir à l’interruption médicale de grossesse a, quant à lui, été retiré, cette mince victoire ne peut faire oublier les transgressions majeures de ce texte.

Aucun compromis

Cette nouvelle lecture a été marquée par l’absence de dialogue avec des éléments de langage répétés à satiété par les rapporteurs et les ministres, au mépris de la réalité et des justes interrogations ou des mises en garde des élus pro-éthiques. La surdité affichée par la majorité présidentielle sur la position du Sénat en 2ème lecture traduit l’entêtement du gouvernement. Celui-ci est illustré par ce passage en force et trahit une position idéologique qui contribue à diviser davantage les Français dans un pays déjà accablé par la pandémie et les fractures de tous ordres.

Le texte va poursuivre sa dernière navette pour revenir au Sénat le 24 juin avant d’être voté par l’Assemblée nationale le 29 juin. Les AFC invitent tous leurs adhérents à écrire à leurs sénateurs pour les encourager à garder une position éthique alors que cela ne semble plus possible à l’Assemblée Nationale.

Les Associations Familiales Catholiques restent mobilisées pour rappeler qu’une bioéthique digne de ce nom ne peut être soumise aux seuls progrès scientifiques mais vise avant tout à préserver l’intégrité et la dignité de l’être humain.

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