29/06/2021

Bioéthique: vers la fin du processus (RCF)

Le vote conclusif de la loi de bioéthique a lieu ce mardi à l’Assemblée. Les AFC regrettent l’absence de garde-fous.

Chronique des AFC sur RCF le mardi 29 juin

Une bioéthique détournée

Début 2018, les États Généraux de Bioéthique se sont ouverts sur cette question : “Quel monde voulons-nous pour demain ?”. La révision de la loi allait aborder des sujets essentiels, rendus plus prégnants par les progrès de la technique : recherche sur l’embryon, génomique, dons d’organes, neurosciences, intelligence artificielle, etc. Ces sujets fondamentaux nécessitaient de confronter la science et l’éthique avant d’établir un nouveau texte de loi.

Mais en introduisant une mesure sociétale libertaire sans lien avec les sujets scientifiques en débat – l’extension de la PMA à toutes les femmes – le projet de loi a, d’emblée, été détourné des questions bioéthiques. Cet ajout a transformé ce qui aurait dû être une réflexion collective aussi consensuelle que possible, en un sujet politique, dominé par l’émotion et voué au rapport de force. Les vraies questions de la bioéthique auraient mérité infiniment mieux.

Poser des garde-fous, pour tous

Avec plus de 3 ans de débats, un temps substantiel a tout de même été consacré à la réflexion. Nous y avons consacré du temps, mais nous n’avons pas répondu à la question qui nous était posée : quel monde voulons-nous pour demain ? Quel monde voulons-nous pour nous tous, non pour quelques-uns ? Quelle société voulons-nous tous ensemble ? Comment nous organisons-nous collectivement pour que la science soit au service d’un monde plus humain ?

Il ne s’agissait pas de donner le cadre le plus large possible aux désirs individuels ou aux appétits financiers de l’industrie de la procréation. Sur des sujets qui concernent la nature de l’humain nous aurions dû construire un projet collectif qui ne heurte pas les consciences et auquel une grande majorité aurait été fière d’adhérer.

La question essentielle qui demeure est celle de la personne humaine et du combat mené en son nom afin que science et technique concourent à sa défense et à sa promotion. Nous avons su limiter la prolifération nucléaire et y mettre des limites pour le bien de l’humanité, nous aurons aussi à poser des garde-fous qui reconnaissent que tout ce qui est médicalement possible n’est pas souhaitable, quelles que soient les avidités financières ou les désirs individuels.

Ce chantier est encore devant nous.

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