02/12/2023

L’Eglise appelle les consommateurs à leur responsabilité

« Acheter est non seulement un acte économique mais toujours aussi un acte moral », écrivait Benoît XVI dans Caritas in Veritate (§66).

L’acte de consommer ne saurait être décorrélé de la vie chrétienne, c’est ce que ne cesse de rappeler la doctrine sociale de l’église. le Compendium de la Doctrine sociale de l’Église évoque plusieurs critères au crible desquels les consommateurs peuvent exercer leur responsabilité : au titre du « devoir de la charité », il leur revient par exemple d’« orienter […] le comportement des producteurs, à travers la décision — individuelle ou collective — de préférer les produits de certaines entreprises à d’autres, en tenant compte non seulement des prix et de la qualité des produits, mais aussi de l’existence de conditions de travail correctes dans les entreprises, ainsi que du degré de protection assuré au milieu naturel environnant. » (§359) de même, à l’heure d’épargner, « il est possible d’évaluer les options disponibles, non seulement sur la base du rendement prévu ou de leur degré de risque, mais aussi en exprimant un jugement de valeur sur les projets d’investissement que ces ressources iront financer » (§358).

“Sobriété, tempérance et autodiscipline”

Cette responsabilité est accrue à l’heure où « les graves problèmes écologiques requièrent un changement effectif de mentalité qui induise à adopter un nouveau style de vie », alertait déjà le Compendium en 2004, appelant à « la sobriété, la tempérance, l’autodiscipline » et à « une conscience renouvelée de l’interdépendance qui lie entre eux tous les habitants de la Terre » (§486).

Dans ce contexte, le pape François s’est livré dans Laudato si’ à une critique féroce du « mécanisme consumériste compulsif » créé par le marché « pour placer ses produits », qui aboutit à ce que « les personnes finissent par être submergées, dans une spirale d’achats et de dépenses inutiles : ce paradigme fait croire à tous qu’ils sont libres, tant qu’ils ont une soi-disant liberté pour consommer, alors que ceux qui ont en réalité la liberté, ce sont ceux qui constituent la minorité en possession du pouvoir économique et financier ». (§203) Des paroles dures qui n’enlèvent rien à l’espérance du pape car les êtres humains, affirme-t-il, « sont capables de se regarder eux-mêmes avec honnêteté, de révéler au grand jour leur propre dégoût et d’initier de nouveaux chemins vers la vraie liberté. Il n’y a pas de systèmes qui annulent complètement l’ouverture au bien, à la vérité et à la beauté. »

Et si l’acte de consommer était aussi l’occasion de tourner son regard vers dieu ?

C’est ce à quoi appelle le Compendium : « Mettre entre parenthèses la relation avec Dieu équivaut à vider la nature de sa signification profonde, en l’appauvrissant. Si, au contraire, on arrive à redécouvrir la nature dans sa dimension de créature, on peut […] pénétrer ainsi l’horizon du mystère, qui ouvre à l’homme le passage vers Dieu, Créateur du ciel et de la terre. Le monde s’offre au regard de l’homme comme trace de Dieu, lieu où se révèle sa puissance créatrice, providentielle et rédemptrice » (§487)

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