20/04/2021

Baisse de la représentation des familles au CESE

Une réforme du CESE vient d’être actée par un décret du premier ministre. Le nombre des représentants des AFC est divisé par deux.

Chronique des AFC sur RCF le mardi 20 avril

Une baisse de 40%

La loi du 15 janvier dernier a modifié la composition du CESE, la troisième assemblée de la République, en réduisant le nombre de ses membres de 233 à 175 représentants. Il faut savoir que le CESE permet la représentation des différents acteurs sociaux de notre pays. Il a un rôle consultatif dans les processus législatifs. Outre la suppression des quarante “personnalités qualifiées” nommées par le gouvernement – dont la légitimité était remise en cause depuis longtemps – cette loi engendre une nouvelle répartition entre les organisations qui désignent les conseillers.

Le groupe Famille de l’UNAF, dont nous faisons partie, passe ainsi de 10 à 6 membres, soit une baisse de 40 % des représentants familiaux alors que l’ensemble des membres du CESE diminue de 25 %. Nous n’avons donc plus qu’un seul représentant AFC au lieu de 2.

Une mosaïque des revendications individuelles

C’est assez incompréhensible, particulièrement à l’heure où les familles sont tant sollicitées en raison de la crise sanitaire ! On compte sur les familles pour endiguer l’épidémie, devenir lieu de travail ou d’études. La solidarité de proximité passe par les familles et la seule vie sociale envisageable est limitée à la sphère familiale ! La famille est finalement ce qui résiste quand toutes les structures sociales vacillent, montant ainsi son rôle essentiel comme cellule vitale de la société. La diminution des représentants d’ATD Quart Monde, déjà dénoncée par de nombreuses voix, est également incompréhensible dans le contexte actuel.

Cette nouvelle réforme cherche à représenter toutes les facettes, même anecdotiques de la société en multipliant les représentations au sein du CESE. Le gouvernement grave ainsi dans le marbre de nos institutions la mosaïque des revendications individuelles. Le CESE ne porterait plus la voix des seuls “corps intermédiaires”, syndicats ou unions d’associations mais aussi la voix de multiples petites associations représentant leurs intérêts propres. Nous avons la conviction que c’est ainsi le plus sûr moyen de renforcer la promotion des intérêts particuliers contradictoires, au détriment du bien commun dont notre pays aurait vraiment besoin.

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