23/09/2020

Fertilité et joie d’accueillir un enfant

Beaucoup d’initiatives nationales ou associatives voient le jour pour mettre en avant la fertilité dans le couple. Coup de projecteur sur ces nombreux acteurs qui nous offrent un autre regard sur l’accueil de la vie.

Le projet de loi de bioéthique rencontre de nombreuses résistances. Dans le même temps, paradoxalement, beaucoup d’initiatives nationales ou associatives voient le jour pour mettre en avant la fertilité dans le couple. Coup de projecteur sur ces nombreux acteurs qui nous offrent un autre regard sur l’accueil de la vie.

La fertilité mise en avant

Le projet de loi de bioéthique arrive en seconde lecture au Sénat probablement fin octobre. Lors de la première lecture à l’Assemblée nationale, l’État a indiqué son vœux de prendre à cœur la mesure des problèmes relatifs à l’infertilité en France. En effet, la fertilité est actuellement vécue d’une manière paradoxale : d’un côté, les couples de femmes homosexuelles cherchent à travers la « PMA pour toutes » un accès à la maternité, de l’autre côté, certains militants écologistes se plaignent de la natalité humaine comme une nouvelle source de pollution de la planète. Malgré tout, les chiffres parlent d’eux-mêmes (voir page 5) et la fécondité n’a pas bonne presse en France et en Occident.

« La fertilité est un bien commun »

Le taux de fécondité en France a oscillé depuis 1975, date de la fin des Trente Glorieuses, où il était déjà tombé à 1,93 enfant par femme. En 1993, il affichait son niveau le plus bas : 1,66. En 2010, il revenait à 2,02. Parmi les autres États européens, la France est championne de la fécondité alors que l’Union européenne affiche une moyenne de 1,57. Mais le premier enfant arrive tardivement, à 28,5 ans pour une Française, soit quatre ans et demi plus tard qu’en 1974. L’augmentation de la durée des études supérieures est une raison du report de ces grossesses, mais il faut prendre en compte aussi l’évolution des mentalités initiée par la loi Neuwirth (légalisation de la pilule) en 1967 et le mouvement de mai 1968.

En Italie, en 2016, un grand plan national avait été mis en œuvre pour faire face au très faible taux de fécondité (1,39 enfant par femme) avec comme slogan : « La fertilité est un bien commun », un besoin essentiel de la société. Le gouvernement italien est alors passé à l’offensive avec un « plan nataliste 2.0 » : communication active sur tous les réseaux sociaux, à destination des jeunes adultes vers les médias, l’école, l’hôpital et les collectivités locales. Est-ce le signe d’une tendance qui s’inverse dans la Péninsule, peut-être même dans toute l’Europe ? La France va lui emboîter le pas. La sémantique n’est pas tout à fait la même, mais elle compte lancer dans les prochains mois un plan de lutte contre l’infertilité. Ce dernier a été demandé par la majorité des députés à l’Assemblée nationale en octobre 2019 lorsqu’ils ont pris conscience de la faiblesse de la politique nataliste en France.

Les récentes initiatives pour la fertilité ne sont pas le seul fait de l’État. Le collectif Protège ta fertilité a lancé mi-novembre une campagne à destination des 18 à 24 ans pour leur faire prendre conscience de leur « capital fertilité ». Car aujourd’hui, malgré la distance qui les sépare encore du premier enfant, ils sont beaucoup mieux informés de la manière d’éviter une grossesse que de celle de la favoriser. Or, dès maintenant, ils peuvent agir sur les facteurs de risque de l’infertilité.

1,7 million de familles de plus de trois enfants

Malgré le faible taux de fécondité, beaucoup de couples en France ont plus de trois enfants et témoignent autant de la nécessité que des bienfaits de la fertilité. On comptait 1,7 million de familles de 3 enfants et plus en France en 2013.

Aude a 40 ans et est mère de quatre enfants. Elle a un emploi, au même titre que son mari. Elle prend conscience de la fragilité des situations des familles nombreuses, où l’évidence de la présence d’un des deux parents au foyer tend à se perdre. Malgré tout, elle se réjouit d’avoir mis au monde ses deux garçons et ses deux filles : « Avoir un nouvel enfant, c’est comme un recommencement. On est une nouvelle fois parents. Les enfants nous obligent à rester jeunes. On reprend tout depuis le début.

Mais avec l’expérience des autres enfants, on profite beaucoup plus de chaque instant, car on sait que celui-ci est éphémère. Donner la vie est exceptionnel. C’est formidable de découvrir un enfant pour la première fois, unique, différent de ce qu’on imaginait, si différent des autres. »

Se rendre disponible

La paroisse Sainte Colette à Paris accompagne depuis près de dix ans les couples en espérance d’enfants notamment à travers un groupe de parole et prière. Sainte Colette est une grande sainte, réformatrice de l’ordre des Clarisses et des Franciscains au XVe siècle. Fruit d’une naissance désirée et longtemps attendue, elle est arrivée au monde après un pèlerinage réalisé par ses parents malgré leur âge avancé. C’est pourquoi elle est invoquée par les couples en espérance d’enfants. Dominique et Ladislaja ont fait partie de ces couples avant de devenir accompagnateurs au sein du groupe. Aujourd’hui, ils sont parents de deux garçons : « La fécondité ne se résume pas à l’enfant, c’est beaucoup plus riche que ça, témoignent Dominique et Ladislaja. Un couple dans l’attente rayonne d’une lumière particulière, parce qu’il témoigne de la beauté de l’amour conjugal. Ce temps d’attente, aussi douloureux soit-il, est un temps de maturation qui fait grandir le couple. Grâce au chemin parcouru au sein du groupe, nous avons pris conscience de l’importance du détachement face à la tentation du contrôle. Le couple reste maître de son parcours médical, dont il doit fixer les limites en conscience. »

Il est parfois nécessaire de recourir à une prise en charge médicale quand l’enfant ne vient pas. C’est ce que propose la NaProTechnologie : cette prise en charge contribue à restaurer la fertilité féminine et masculine et à éviter les fausses couches (en particulier dans les cas de fausses couches à répétition). Le couple se forme au système FertilitycareTM avec une instructrice pour une observation précise des périodes fertiles et infertiles du cycle. Puis il rencontre le médecin qui les prend en charge sur le plan médical. C’est un travail d’équipe : « Cette méthode permet à l’accompagnement médical d’être adapté à chaque cycle, à la fois sur le plan diagnostic et thérapeutique. Aider au lâcher-prise est important aussi, explique le docteur Christel Le Ménager, spécialiste en NaProTechnologie à Nantes. L’objectif est de restaurer la fertilité naturelle dans la durée. Les patients qui viennent nous voir ont besoin de comprendre ce qui se passe et sont actifs dans le suivi, cela contribue à les apaiser. Le médecin ne se substitue pas à eux et l’homme a désormais un vrai rôle dans la fertilité du couple ».

Crédit image : Adobe Stock et Larry Crayton (Unsplash)

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