12/04/2022

10 questions à se poser avant d’aller voter

1) Quelles questions se poser pour choisir le Président de la République ?

  • Que penser de son programme ? Bien sûr, mais pas seulement.

Également…

  • Que penser de sa vision de la société? De sa vision de l’Homme ?
  • Que penser de l’homme ou de la femme ? Son expérience, sa formation ?
  • Ses qualités personnelles de clairvoyance, de courage, de conviction, de détermination, de prudence….?
  • Sa capacité à s’entourer, à entrainer ?

 

2) Comment voter en conscience ?

Les programmes sont à apprécier dans leur ensemble et dans leur cohérence, à la lumière de critères forts de discernement comme la promotion de la famille, le respect de la vie, la liberté d’éducation, la lutte contre les formes modernes d’esclavage (drogue, prostitution,…), la liberté religieuse, le développement d’une économie prospère au service de la personne et du bien commun ou encore la recherche de la paix. Nous avons mis en ligne les 44 propositions des AFC pour cette élection présidentielle.

« Le fidèle laïc est appelé à discerner, dans les situations politiques concrètes, les pas qu’il est possible d’accomplir de façon réaliste pour mettre en pratique les principes et les valeurs morales propres à la vie sociale. Ceci exige une méthode de discernement  personnel et communautaire, articulée autour de certains points nodaux: la connaissance des situations, analysées avec l’aide des sciences sociales et des instruments adéquats ; la réflexion systématique sur les réalités, à la lumière du message immuable de l’Évangile et de l’enseignement social de l’Église ; le discernement des choix tendant à faire évoluer positivement la situation présente. De la profondeur de l’écoute et de l’interprétation de la réalité peuvent naître des choix opérationnels concrets et efficaces; toutefois, il ne faut jamais leur attribuer une valeur absolue, car aucun problème ne peut être résolu de façon définitive: « La foi n’a jamais prétendu enfermer les éléments socio-politiques dans un cadre rigide, ayant conscience que la dimension historique dans laquelle vit l’homme impose de tenir compte de situations imparfaites et souvent en rapide mutation ». (DSE §568)

Lire l’échange entre le P. Marc Lambret, aumônier des parlementaires et Fabrice Hadjadj, philosophe.

 

3) Les AFC vont-elles m’apporter de l’information ?

Nous publions depuis le début de la campagne le compte-rendu des entretiens et les réponses aux questions que nous posons aux candidats, ainsi que des éléments de leurs programmes et des citations extraites de leurs discours ou d’articles de presse. Ces informations permettront à chacun dimanche 24 avril, dans l’isoloir, de faire un choix en conscience.

 

4) Que penser du « moindre mal » ?

Notre choix peut être déterminé par l’adage : « entre deux maux, il faut choisir le moindre ». Qu’en dit l’Enseignement de l’Église ?

« En vérité, s’il est parfois licite de tolérer un moindre mal moral afin d’éviter un mal plus grand ou de promouvoir un bien plus grand, il n’est pas permis, même pour de très graves raisons, de faire le mal afin qu’il en résulte un bien (Rm 3, 8), c’est-à-dire de prendre comme objet d’un acte positif de volonté ce qui est intrinsèquement un désordre et, par conséquent, une chose indigne de la personne humaine, même avec l’intention de sauvegarder ou de promouvoir des biens individuels, familiaux ou sociaux » (Paul VI, encyclique Humanae vitae nº 14 et Jean-Paul II, encyclique Veritatis splendor nº 80).

Et aussi : « Il faut rappeler les principes généraux sur la coopération à des actions mauvaises. Les chrétiens, de même que tous les hommes de bonne volonté, sont appelés, en vertu d’un grave devoir de conscience, à ne pas apporter leur collaboration formelle aux pratiques […] en opposition avec la Loi de Dieu. […] Du point de vue moral, il n’est jamais licite de coopérer formellement au mal » (encyclique Evangelium vitae nº 74).

Et encore : « Lorsque, dans des domaines et des situations qui renvoient à des exigences éthiques fondamentales, des choix législatifs et politiques contraires aux valeurs et aux principes chrétiens sont proposés ou effectués, le Magistère enseigne que « la conscience chrétienne bien formée ne permet à personne d’encourager par son vote la mise en œuvre d’un programme politique ou d’une loi dans lesquels le contenu fondamental de la foi et de la morale serait évincé par la présentation de propositions différentes de ce contenu ou opposées à lui ». (DSE §570)

 

5) Y a-t-il des points non négociables ?

« Protection de la vie de la conception à son terme naturel, défense de la famille fondée sur le mariage homme-femme et la filiation biologique, liberté d’éducation et protection sociale des mineurs, libération des victimes de l’esclavage moderne, promotion d’une économie au service de la personne et du bien commun, recherche et maintien de la paix… ». En 2002, dans une note* publiée par la Congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Ratzinger dressait ainsi une liste de « principes éthiques » qui ne sont pas « négociables », et qui doivent encadrer l’engagement et le comportement des chrétiens en politique.

En 2007, devenu Benoît XVI, il cite à nouveau, dans l’encyclique Sacramentum Caritatis, « le respect et la défense de la vie humaine, de sa conception à sa fin naturelle […] la famille fondée sur le mariage entre homme et femme, la liberté d’éducation des enfants et la promotion du bien commun sous toutes ses formes » comme des principes s’imposant aux « hommes politiques et [aux] législateurs catholiques ». Aux yeux du pape, « ces valeurs ne sont pas négociables ».

* Congrégation pour la doctrine de la foi, “Note doctrinale concernant certaines questions sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique.”

 

6) Y a-t-il un « vote catholique » au second tour de l’élection présidentielle ?

Devant l’indécision que l’on peut éventuellement ressentir, on peut se tourner vers l’Eglise pour chercher à connaitre ce qu’elle recommanderait et encourager ce choix autour de soi. Voici ce que nous dit Gaudium et spes :

« Fréquemment, c’est leur vision chrétienne des choses qui les inclinera [les laïcs] à telle ou telle solution, selon les circonstances. Mais d’autres fidèles, avec une égale sincérité, pourront en juger autrement, comme il advient souvent et à bon droit. S’il arrive que beaucoup lient facilement, même contre la volonté des intéressés, les options des uns ou des autres avec le message évangélique, on se souviendra en pareil cas que personne n’a le droit de revendiquer d’une manière exclusive pour son opinion l’autorité de l’Église. Que toujours, dans un dialogue sincère, ils cherchent à s’éclairer mutuellement, qu’ils gardent entre eux la charité et qu’ils aient avant tout le souci du bien commun. » (Gaudium et spes, 43,3)

 

7) Que penser de l’abstention ?

Au nom de l’objection de conscience, certains appellent à s’abstenir. Il s’agit d’une démarche grave, elle exige des conditions qui appellent une réflexion parfois difficile. Elle doit être un ultime recours. En effet, ne pas voter car « cela ne sert à rien » ou parce ce l’on ne se reconnaît pas dans les candidats ou la société, peut conduire à s’abstraire de la société : c’est la tentation de « se retirer sur l’Aventin ». Mais nous sommes solidaires des autres hommes, nous formons une communauté, une patrie et la considération du bien commun doit être prépondérante.

 

8) Et le vote blanc ?

« En conscience, je ne peux me résoudre à voter pour aucun des candidats qui se présentent à l’élection, que dois-je faire ? »

Voici ce que disait Pie XII en 1948 aux Curés de Rome : “Dans les circonstances présentes, c’est une stricte obligation pour tous ceux qui en ont le droit, hommes et femmes, de prendre part aux élections ». L’avis est donc très net et rejoint la conviction partagée du « devoir » qu’il y a à voter et à prendre part à la vie démocratique et de contribuer ainsi à la communauté citoyenne et politique de notre pays. Le vote blanc (bulletin sans nom ou enveloppe vide) est légitime contrairement à l’abstention. Même s’il n’est pas comptabilisé aujourd’hui dans les suffrages exprimés, il signifie clairement l’impossibilité d’adhérer à l’un ou l’autre programme.

Cette participation ne peut cependant se limiter à l’exercice du droit de vote mais doit être accompagnée d’une sérieuse réflexion en conscience et d’une participation personnelle à la vie commune selon les circonstances et les charismes : vie associative, syndicale, politique.

 

9) Pour qui voter ?

Les AFC ne donnent pas de consignes de vote : elles ne soutiennent pas un parti politique particulier, elles ont pour mission d’éclairer le choix de leurs adhérents. Non seulement nous sommes convaincus que les électeurs n’ont pas besoin de consignes de notre part, mais d’informations et d’accompagnement sur le projet politique porté par l’un ou l’autre.

Surtout, la qualité de la vie sociale et la croissance de chaque personne exigent qu’en aucune façon les électeurs ne s’exonèrent de la responsabilité qui leur est propre. Celle-ci consiste à contribuer à la construction de la vie de la Cité dont ils sont – eux et leur famille – partie prenante, par leur analyse, leur réflexion, et leur prise de décision pleinement responsables et assumées. Il s’agit là de la mise en œuvre du principe de subsidiarité de la Doctrine Sociale de l’Eglise Catholique, à laquelle nous nous référons explicitement.

Les AFC œuvrent dans le champ du Politique car nous représentons toutes les familles auprès d’élus de toutes tendances.

 

10) Comment puis-je participer à la vie politique française ?

Les élections présidentielles sont suivies des élections législatives. À cette occasion, nous rencontrerons les candidats à la députation. Vous pouvez rejoindre votre AFC locale, adhérer et proposer de participer à ces rendez-vous qui viseront à leur présenter nos propositions.

 

*DSE : Doctrine Sociale de l’Église

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